vendredi 12 octobre 2018

Olangar

Le mois de Clément Bouhélier... en octobre et en partenariat avec le blogue Book en stock : tome 1 reçu en juillet et tome 2/2 en août, ce qui m'a largement laissé le temps de les lire tranquillement, d'autant que j'étais en vacances. Merci
Je vous conseille d'aller sur leur site pour suivre l'interview en ligne et en direct de l'auteur, qui offre d'ailleurs en lecture une nouvelle dans le même univers. Lu en 5 jours, c'est dire si j'ai été passionnée par ce diptyque qui ne représente pas moins de 900 pages.

Bien que j'aie trouvé certaines longueurs (ou lenteurs) surtout dans le premier tome, l'impression est largement balayée par quelques scènes d'action vertigineuses, telle la poursuite, l'attaque et la chute du train. Les coupables sont un commando de tueurs à la solde de l'instigateur du complot politique sur lequel repose toute l'intrigue, bien que le début ne le laisse pas facilement présager. Les victimes, entre autres innocents, sont les deux Elfes embarqués dans sa quête de vérité par Evyna d’Enguerrand, fille d’un ancien seigneur de guerre méridional.
Je décerne également un satisfecit particulier à toute la partie qui se déroule dans le Ville de Fer, étonnante merveille hydraulique et minière, construite à flanc de chutes thermales. Cette partie est révélatrice du caractère steampunk sur lequel s'appuie partiellement le développement socio-économique du monde d'Olangar, bien que le peuple des Orcs semble maîtriser une autre technologie énergétique...
Dans ce monde, les nains figurent au rang des minorités exploitées mais pas silencieuses : avec Baldek Istömin à la tête de leur Confrérie, qui tient à la fois de la société secrète et du syndicat des prud'hommes, ils vont montrer aux patrons que le monde ouvrier en général et les chantiers navals en particulier doivent compter avec eux.
Lu le 27 août 2018

Le premier chapitre :
La bataille finale d'Oqananga a vu la victoire des hommes et de leurs alliés elfes : l'armée des Orcs venue de la mer a été confinée sur une péninsule et exterminée, sauf leur souverain qui a pu s'enfuir à bord d'un navire. Dix sept ans plus tard, l'ancien chef de guerre Torgend Aersellson, un Elfe déchu prisonnier des geôles d'Olangar repense à son bannissement, prononcé pour désobéissance, en lieu et place du retour triomphal dans son fief. Au même moment, Evyna débarque à Olangar pour comprendre la mort suspecte de son frère, soldat volontaire affecté au Grand mur et décédé dans d’étranges circonstances. Elle est vite repérée par les espions à la solde de Mandrac, le caïd redouté de la pègre locale.

Le tome 2 va crescendo et la publication coup sur coup des deux tomes m'a permis de les enchaîner sans temps mort, ni perte de vitesse dans le déroulement de l'intrigue. Après la mise en place très précise de cet univers dans le tome 1, il capitalise sur la bonne connaissance que nous avons désormais des caractères des personnages.

Las de dénoncer la corruption du patronat, les nains ont fini par l'emporter, grâce aux talents de négociateur et de stratège de Baldeck, mais dans leurs rangs, les pertes numériques et surtout qualitatives sont énormes. D'ailleurs Baldeck n'est pas sûr de souhaiter profiter des fruits d'une victoire particulièrement amère, car il y a perdu son alter ego. Le petit peuple est de loin mon préféré parmi les différentes communautés croisées dans ce roman.
En pleine campagne électorale, les trois candidats à la Chancellerie, le gouvernement de cette république gouvernée par les hommes, rivalisent de promesses, roueries et bassesses pour se maintenir en lice : face aux deux partis traditionnels, finalement assez conservateurs dans leur opposition, se dresse un outsider plus offensif qui pourrait bien rafler la mise à grands coups de pots de vin. Les affaires de financement occulte des partis ne sont pas très éloignées de ce monde, qui tient beaucoup du nôtre, si ce n'était la " cohabitation " des espèces issues de la fantasy - orcs, nains, elfes - avec les humains.
De leur côté, Evyna et Torgend, rejoints lors de l'attaque du train par Silja, son amie d'enfance, poursuivent leur route à l'ouest pour trouver des réponses à la question lancinante de la mort d'Andréan. Les groupes vont se restructurer, puisqu'Evyna et Torgend se retrouvent séparés après leur fuite de la Ville de Fer : tandis que les deux jeunes femmes passent le Grand mur de l'Ouest, Torgend s'est attaché les pas du monstrueux Orc qu'ils ont libéré de captivité : de manière assez inattendue, ces deux-là vont réussir à communiquer, voire à fraterniser dans l'infortune des Bannis (l'explication sur le premier terme du titre qui m'est paru moins évident que les Barricades d'Olangar), alors que les confidences de Silja et Evyna vont permettre de lever certains pans du voile de mystère qui entoure Torgend.
Par des chemins détournés, leur destination commune est le rivage de la Mer des Tempêtes, où se jouent à la fois la victoire aux élections, l'aboutissement de la vengeance poursuivie par Evyna et des révélations inattendues sur les véritables enjeux et conséquences de la bataille d'Oqananga.

Ce roman est d'une construction discrètement époustouflante, qui tient en haleine à travers plusieurs histoires et héros dont chacun contribue à faire la richesse de l'ensemble. Les deux grands laissés-pour-compte dans l'aventure, sont Silja dans ce tome, pour laquelle j'ai ressenti la même amertume que pour Baldeck à la fin du tome 1, alors que j'ai plus d'empathie pour ces personnages alliés que pour le couple principal ! En tout cas, la compagnie de Torgend et Evyna est très addictive et j'ai regretté la fin de ces deux tomes, même si je pense qu'elle reste très ouverte sur une suite probable.

Je propose de le faire voyager ; j'ai déjà posté sur BookenStock mais comme je n'ai pas eu de retour, je récidive ici, peut être avec plus de succès ! à découvrir sans hésiter

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